Le Boréal

À Dunkerque, la présence de l’eau est très marquante : eau du port, des bassins et des canaux, eau de la Mer du Nord aux couleurs changeantes selon le temps. La Côte d’Opale doit son nom à sa lumière unique. Plutôt que de chercher une continuité avec des constructions voisines, la matérialité du bâtiment évoque les éléments naturels, l’eau et le ciel. C’est une architecture à la texture translucide et changeante, aquatique et légère, laissant passer de temps à autre une aurore boréale.

Le projet est la synthèse entre le parti-pris urbain, qui place le bâtiment dans une interaction dynamique avec la ville, et d’un dispositif fonctionnel rigoureux permettant d’articuler les différents usages de la salle et sa transformation rapide d’une configuration à l’autre. Le plan du bâtiment est dense et efficace, organisé autour de la salle de spectacle qui est dessinée pour intensifier « l’effet chaudron ». La multiplicité des fonctions et des flux à articuler sont intégrés dans un « bâtiment-machine » totalement dédié au spectacle, destiné à des manifestations culturelles ou sportives très diverses.

À partir de la salle, les différents espaces s’organisent dans un volume sculptural formé d’une série de strates horizontales qui se décalent les unes par rapport aux autres selon les besoins des espaces intérieurs. Elles sont habillées de bandes de verre en U translucides rétro-éclairées par des leds programmables, habillant le bâtiment de lumière blanche ou des couleurs mouvantes d’une aurore boréale.

Le projet conserve et intègre la maison Coquelle, bâtiment historique à la façade flamande en briques beiges et décors en terre cuite, c’est le point d’ancrage de la composition. De l’autre côté, le hall est largement ouvert sur la ville, laissant voir l’activité à l’intérieur. L’espace permet, par son ouverture vers le haut, une compréhension immédiate de l’organisation de la distribution par le visiteur. Le soir le hall est éclairé par de grands lustres réalisés à partir d’anciennes bouées et balises maritimes récupérées et peintes en blanc, affirmant l’ancrage de l’équipement dans l’univers du port.