Les musiques électroniques sont un sujet nouveau pour l’architecture. Le plus souvent les soirées électro se déroulent dans des lieux qui ne leur étaient pas destinées au départ, clubs ou boîtes de nuit, hangars, champs, stades… Pour le projet de Grenoble il s’agissait d’inventer un dispositif architectural spécifique qui permette un nouveau type de spectacle et de relation avec le public, tout en autorisant des concerts en configuration plus traditionnelle.
Le site est un ancien quartier industriel aujourd’hui en mutation. La salle est construite à côté du Magasin, le Centre d’art contemporain de Grenoble installé dans une halle construite à la fin du XIXe siècle par les ateliers Eiffel. Dans un contexte en mutation, le projet est un volume à cinq branches qui donne une importance équivalente à chacune de ses faces. Cette forme multidirectionnelle et autonome s’affranchit des aménagements futurs et son identité ne risque pas d’être fragilisée dans l’avenir.
L’architecture est brute et efficace, enveloppée d’une peau composée d’épaisses planches de mélèze posées avec des jours irréguliers. L’aspect de ce bois donne à l’architecture un caractère entre archétype et hyper-contemporanéité. Cette première enveloppe laisse entrevoir le monde plus mystérieux de l’intérieur. L’architecture joue de l’opposition entre l’enveloppe de bois, abstraite et rugueuse, et la façade du hall, mur rideau en verre courbe suspendu, léger et transparent. Son tracé souple donne au volume intérieur un aspect organique, renforçant le contraste entre l’enveloppe et le corps pris à l’intérieur.
L’ensemble forme un organisme dont le cœur est la salle de concert, à partir de laquelle les autres espaces s’organisent.
L’espace est conçu pour que chaque spectateur puisse, au cours du concert, bouger et changer d’ambiance à sa guise. La salle est dessinée comme une coquille asymétrique laissant aux artistes une liberté dans l’aménagement de l’espace. Des plateformes à différentes hauteurs sont prévues pour les DJ. En prolongement de la salle, le « chill-out » est un espace plus calme, prolongé par des balcons qui permettent prendre l’air ou fumer une cigarette pendant le concert.
Les pavillons d’entrée forment deux cadres de scène urbains. Ils sont surélevés, les spectateurs sont mis en scène dans ces cadres et deviennent acteurs du spectacle urbain, opérant un brouillage du schéma classique de la relation acteur-spectateur.
La Belle Électrique
FICHE TECHNIQUE
Nomination au Prix Mies van der Rohe 2017 Nominé à l’Équerre d’argent 2015 Lauriers de la construction bois – Meilleur projet 2009
Lieu
- Grenoble (38)
Maîtrise d’ouvrage
- Ville de Grenoble
Surface
- m² SHON 2 790
Coût des travaux
6.97 M€ HT (avec aménagements scénographiques)
Maîtrise d’œuvre
Hérault Arnod Architectures, mandataires
Camille Bérar, chef de projet études
Laetitia Capuano, chef de projet chantier
Nicolas Ingéniérie, fluides
Batiserf, structure
Cabinet Denizou, économiste
Ducks Scéno, scénographie
Lasa, acoustique
Sinequanon, opc
IMR, restau-concepteur
Calendrier
Concours octobre 2007
Livraison décembre 2014
Maîtrise d’ouvrage déléguée
SCI 3 borders – Espace Expansion
Programme
Salle de concert 1000 places,
Hall polyvalent de type agora,
Espace de restauration et bar club,
Espaces Lounges, Espaces annexes
(bureaux, vestiaire, etc…).
Performances énergétiques
Bâtiment équivalent passif
Respect de la charte « Habitat & Environnement »
« Bâtiment performant » selon les critères QUALITEL
Photos
André Morin